Le libéralisme britannique du début du 19ème siècle face au despotisme légal: Dugald Stewart et James Mill
Alexandra Hyard  1@  , Thierry Demals  2, *@  
1 : Université Lille 1 - Faculté des S.E.S.
Université Lille I - Sciences et technologies
2 : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques  (CLERSE)  -  Site web
CNRS : UMR8019, Université Lille I - Sciences et technologies
Fac. Sciences éco. et sociales 59655 VILLENEUVE D ASCQ CEDEX -  France
* : Auteur correspondant

 

La communication portera sur les réflexions économiques et politiques de Dugald Stewart (1753-1828). Mal connu des historiens de la pensée, cet auteur constitue néanmoins l'une des plus éminentes figures de l'intelligentsia écossaise de la fin du XVIIIème siècle et du début du XIXème siècle. Stewart occupe pendant trente-cinq ans la prestigieuse chaire de philosophie morale à l'Université d'Édimbourg, auparavant détenue par Adam Ferguson (1723-1815), et est en relation avec les principaux milieux éclairés de l'époque. En outre, il joue un rôle déterminant dans la formation intellectuelle de la nouvelle élite d'Édimbourg et, en particulier, dans celle des principaux contributeurs de la fameuse Edinburgh Review : Sydney Smith (1771-1845), James Mill (1773-1836), Francis Jeffrey (1773-1850), Francis Horner (1778-1817) et Henry Brougham (1778-1868).

 

A la suite d'Adam Smith (1723-1790), Stewart hérite d'un modèle de société commerçante, qui est celui d'une société d'opulence et de liberté, composée de propriétaires fonciers, de capitalistes et de salariés. Mais, Stewart est amené à questionner le choix de Smith en faveur de la constitution mixte plutôt que de la république dans le contexte politique agité de la Révolution Française et de l'Empire. Il confronte ainsi son libéralisme politique Whig aux éléments du rationalisme politique qu'il tire de sa lecture des Économistes français, pris au sens large.

Notre communication tâchera de mettre en évidence les tensions au sein de la pensée de Stewart provoquées par le despotisme légal comme régime politique d'une société commerçante. Ces tensions se retrouvent également chez ses élèves, notamment J. Mill. Réfléchissant lui aussi à la politique de la société commerçante, il est, de manière surprenante, attiré par les idées politiques des Économistes français alors qu'il rejette, dans le même temps, leurs idées économiques.


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